Conférence présentée par Dr Pascal Laferrière-Langlois, médecin chercheur, anesthésiste
L’intégration de la robotique et de l’automatisation au bloc opératoire, en particulier dans le domaine anesthésique, révolutionne les pratiques médicales en offrant des solutions innovantes pour améliorer la précision, la sécurité et l’efficacité des interventions. Les systèmes d’administration d’anesthésie en boucle fermée, comme ceux développés par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), ajustent automatiquement les doses anesthésiques en fonction des paramètres physiologiques du patient, telle que l’activité cérébrale. Cette technologie garantit un contrôle précis de l’état d’inconscience, réduisant ainsi les risques de surdosage ou de réveil peropératoire.
Dans le cadre des procédures d’intubation, souvent complexes et risquées, le Kepler Intubation System (KIS), développé et utilisé au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) à Montréal, marque une avancée significative. Ce système robotisé guide avec une grande précision la sonde endotrachéale, minimisant les complications potentielles associées aux méthodes manuelles, en particulier chez les patients présentant des voies respiratoires difficiles.
Par ailleurs, la téléanesthésie, qui repose sur la télémédecine et la robotique, émerge comme une possibilité prometteuse. Bien que son application clinique reste limitée, des technologies comme le KIS démontrent le potentiel des interventions anesthésiques à distance, ouvrant des perspectives intéressantes pour les régions isolées et les situations d’urgence. L’adoption de ces innovations technologiques transforme le rôle des anesthésistes et des inhalothérapeutes, nécessitant une formation continue pour exploiter ces outils de manière optimale. Si ces avancées promettent des améliorations notables dans la sécurité des patients, leur efficacité à long terme devra être régulièrement évaluée dans des environnements cliniques variés. |
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